À CONTRE-SILENCE – Philippe Pichon

2003 – 102 pages – 13 €
ISBN  978-2-911241-35-2

On se méprendrait en rangeant l’auteur parmi la troupe des écrivains voyageurs. Ses errances sont des divagations poétiques, des vagabondages intérieurs. S’il trace la route, ce n’est pas pour le plaisir du dépaysement mais pour s’éblouir de fugaces épiphanies – la brume de novembre, les échos d’une messe, l’ambiance du zinc, la gloire imprévue d’un rai de soleil sur un toit d’ardoise – et pour abreuver son inextinguible nostalgie des paradis perdus.

Il pleut sur les paysages de Pichon comme dans les romans de Georges Sand. L’auteur se complaît dans les eaux mortes de la mélancolie, possède le rare talent de transfigurer ses états d’âme en musique et en tableaux. Et ses flâneries se transmuent en touches impressionnistes, en variations de tempo, qui tiennent le lecteur sous le charme de constants bonheurs d’écriture.

À tout instant, l’écrivain capte la ruine insurmontable des apparences – amour, trahison, absence. Philippe Pichon, nomade du langage sans feu ni lieu, bourlingueur sémantique sans bagages, livre un premier roman fluide et sincère. Écrit au halo des souvenirs, le récit est porté par la foi du littérateur ; sa facture classique lui confère toute son émotion crue.

 

♦  Publié avec l’aide du Centre Régional des Lettres Midi-Pyrénées  ♦