Les oiseaux pour ouvrir ce recueil, les anges pour le clore, Raymond Farina illustre le thème de la légèreté qui lui est cher. Quelle grâce ! Quelle élégance pour évoquer « ces petits riens volants » ! Même « l’insupportable poids du monde » se trouve allégé par la magie de l’expression. Son « art poétique » est parcouru par un humour qui le rend familier. Raymond Farina est décidément un grand poète des petits émerveillements liés à une subtile sagesse.
Je connais un test infaillible
pour être sûr qu’est bien humain
celui que tu as devant toi :
est-il capable d’écouter,
en lui accordant trois minutes,
la vie à peine chuchotée
d’un pinson ou d’une mésange ?
Ou la question que le moineau,
avec insistance, répète,
sans espérer une réponse,
en lui pardonnant, bien sûr,
son insolence d’aristo
quand il n’est qu’un petit clodo ?