Ils sont là.
Ainsi débute Papier du sang, par une interpellation de l’auteur. Tissant proses poétiques et poèmes, Frédérique Martin, escorte son lecteur dans les dédales obscurs du quotidien.
« À ce platane, que rien ne distinguait des autres, elle est liée à l’intime par le dernier baiser de son garçon. C’est une mère et c’est un fils, elle en est certaine. C’est l’histoire d’une mère qui a perdu son fils, c’est l’histoire d’un fils qui a quitté sa mère. Ce bouquet, c’est un cri de haine, d’amour, de désespoir. »
Chaque prose, chaque poème procède par touches successives pour rappeler la portée de toute vie.
Rien ne sépare le mourant de l’infante
Dans ce cheminement intérieur, Frédérique Martin nous invite à passer du cri de l’homme qui souffre au chant de l’homme qui se redresse.
Du sommeil de verre
L’homme nu
Se délie.
Sous ses cris de détresse
Couvait un chant sacré
Éternel, qui se redresse
Éternel, qui veut aimer.